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"- Ah ! Monsieur ! Il y en a des noms ! Le village a payé un lourd tribut, pendant la Guerre" me dit –elle en secouant la tête. "- Ca, c’est son nom à lui, et son prénom " en pointant du doigt la colonne de marbre gravée. Il y a eu des survivants, mais il n’en était pas.
"- Ah ! Monsieur ! Il y en a des noms ! Le village a payé un lourd tribut, pendant la Guerre" me dit –elle en secouant la tête. "- Ca, c’est son nom à lui, et son prénom " en pointant du doigt la colonne de marbre gravée. Il y a eu des survivants, mais il n’en était pas.
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" - Ma grand mère m’a raconté, qu’au mois de novembre, le onze je crois, on allait presque tous à la messe. Sauf ceux qui, ne voulant pas mettre la pointe des pieds chez le curé, faisaient leur messe à eux, au bistrot d’à côté ! Mais ils s’endimanchaient tout de même. Ils partaient quand les cloches avaient sonné et ils rentraient à la maison en se joignant aux autres.
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Même le garde champêtre venait. Il se tenait debout, appuyé contre le mur, touchant la grande porte. Il y avait aussi tous les enfants du catéchisme. On tendait un drap noir à côté de l’autel, un drap noir avec des larmes d’argent. Il y avait le grand ostensoir doré, l’encensoir, le goupillon. Il y avait un catafalque au milieu de l’allée, recouvert du drapeau bleu, blanc rouge. Il y avait des couronnes de fleurs, barrées de rubans officiels sur lesquels on pouvait lire les regrets et les hommages, en lettres dorées.
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Le curé montait en chaire. Il avait mis ses ornements violets, comme pour la Semaine Sainte.
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La chorale paroissiale, la chorale chantait et l’harmonium les accompagnait. C’était avant... "
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La vieille dame esquiva un sourire forcé, s’essuya les yeux avec son mouchoir de dentelles blanches et repartit avec ses souvenirs.
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Ségurano
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