samedi 12 janvier 2008

PAS MOYEN DE...

Pas moyen de regarder Sarkozy tranquille avec tous ces gauchistes!
Franchement, on n’est plus en sécurité à l’Elysée. Un vrai moulin. Avez-vous vu ce type qui s’est installé au pupitre de Nicolas Sarkozy et qui, profitant d’un instant d’inattention a commencé à débiter sa propagande gauchiste. Et que je t’invoque jusqu’à plus soif Edgar Morin, et que je te célèbre Léon Blum, et que j’applaudis au préambule de 1946 de la constitution… Un insupportable trotskyste.
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Et tout ceci sous l’œil impavide du service de sécurité. D’accord, le quidam était petit et brun. Mais quand même… J’en ai donc profité pour aller satisfaire une envie pressante. Quand je suis revenu, après avoir parcouru le dernier éditorial d’Ivan Rioufol, j’ai constaté avec bonheur que l’imposteur cathodique avait été expulsé. C’était le vrai président qui parlait. Celui de la valeur travail et du Fouquet’s réunis. Qui, sinon lui, pouvait aussi franchement souhaiter la disparition des 35 heures ? Ah, il avait l’air malin, le pâle imitateur bolchevik du début de la conférence.
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C’est à ce moment-là que le téléphone a sonné. Un vieux copain de Désirs d’avenir qui tenait absolument à me rappeler que Ségolène avait été contre les 35 heures, bien avant Nicolas Sarkozy. Le temps de le congédier et, déjà, un second imposteur s’était substitué à mon président bien-aimé. Toujours sans que le service de sécurité ne réagisse. Ce nouveau trublion me rappelait quelqu’un. Un de ces types sur lesquels tous les journalistes de France et de Navarre se sont cassé les dents, des années durant. Pas sur le fond, non. Cet imposteur-là n’était pas suspect d’une quelconque complaisance avec les extrémismes, quoiqu’en disent certains de ses détracteurs. Mais sur la forme… Ah, cet art consommé de prendre les journalistes à partie, ce formidable toupet, cette capacité à jouer de leurs connivences, de leur révérence et de leurs vanités! Un gros chat au milieu de souris, tantôt énamourées, tantôt craintives.
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Oui, ça y est, je l’avais démasqué. Non, ce n’était pas le fils caché de Jacques Chirac, comme lui-même en évoquait la possibilité, mais bien la progéniture putative – ce n’est un gros mot ! - de ces deux formidables animaux politiques que furent Georges Marchais et Jean-Marie Le Pen.
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Comme naguère Alain Duhamel s’évertuait à faire avouer à Le Pen ses penchants racistes, comme jadis Elkabbach s’efforçait de faire admettre à Georges Marchais l’inféodation de celui-ci à l’Union soviétique, de la même façon Laurent Joffrin tenta de faire reconnaître au chef de l’Etat – si, si c’est lui, je t’assure, me répétait ma compagne - un penchant certain pour le pouvoir personnel. Et le résultat fut aussi calamiteux qu’avec les glorieux aînés médiatiques.
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Moi raciste, répondait le Pen ? Prouvez-le ! Moi, une marionnette de Moscou répondait Marchais ? Prouvez-le ! Moi, Sarkozy, un monarque ? Prouvez-le « J'ai été élu, je n'ai pas volé ma responsabilité. Ensuite, il y a une Constitution. S'il y a élection, ce n'est pas la monarchie, les mots ont du sens. C'est vous (les journalistes) qui faites mon pouvoir personnel en accumulant les unes. »
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On serait au foot, après un ratage pareil, les supporters auraient soupçonné le joueur d’avoir été acheté par le camp d’en face, tant le contre parut aisé. Mais on était à l’Elysée. Et ce qui suivit fut pire qu’un match truqué. Comme le bon vieux Georges, le Nicolas de l’estrade entonna le grand air du « Ce sont vos questions, mais ce sont mes réponses. » ne dédaignant pas au passage de se décerner un petit satisfecit. Et de conclure par un magnifique bras d’honneur à propos de son amitié avec Bolloré :" J’assume !"
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A ce moment là le téléphone se remit à sonner. C’était mon banquier "Dites donc Monsieur Faubert, il faudrait voir à être moins décomplexé avec le découvert de votre compte. Vous n’avez pas un ami qui pourrait vous aider ?" Je cherchais vainement une phrase d’Edgar Morin à rétorquer au fâcheux, mais je finis par bredouiller une vague promesse de combler le trou dès que j’aurais revendu ma Rolex, achetée à crédit voici six mois.
C’est qu’on m’avait dit que le pouvoir d’achat allait grimper, voyez-vous.
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Je retournais vers ma télé - même pas un écran plat - mais c’était trop tard. Nicolas avait disparu et je ne connaissais toujours pas la date du mariage.
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Source :
Ca grince !
Le blog mal pensant de Serge Faubert

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