vendredi 18 janvier 2008

LES MARIONNETTES

Sur la ligne du départ beaucoup de monde. L’élimination des prétendants se fait par étape. Ces étapes sont jalonnées de pièges. En politique ce sont les instances parisiennes qui nomment les futurs candidats ou qui décident d’exclure ou de suspendre.
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C’est une bonne chose, cela prouve au moins que le candidat investi par son parti n’est qu’une marionnette. Le milieu du cyclisme comme celui de la politique est un milieu pas très ragoûtant où tous les coups sont permis.
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En politique, la tricherie, la manipulation des fichiers, les vrais faux militants, le trafic des chiffres, des sondages, les mensonges d’un côté, dopage et arrangements de l’autre sont érigés en droit de gagner. Le spectacle donné par les sportifs est affligeant et déshonorant. Celui donné par certains candidats à l’élection est grand-guignolesque. Le but pour les uns, est d’attirer le plus grand nombre de badauds, sur les routes de France et devant le petit écran. Pour les autres, faire cheminer vers les isoloirs le maximum d’électeurs, afin de s’approprier le pouvoir municipal. Pour arriver au soir du 16 mars, s’asseoir sur le fauteuil de maire de Nice, tous les moyens sont bons.
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Ils partent groupés, organisés en « équipe » pour les coureurs et sous les couleurs et l’argent de partis politiques pour les candidats. Les exclus ou les suspendus eux, se débrouillent avec les moyens du bord. Le peloton ainsi formé s’effiloche au fil des étapes ou les embûches, les incidents, les coups tordus ne se comptent pas. Ceux qui auront la chance de franchir les obstacles gagneront le droit de participer au sprint final. Pendant la dernière ligne droite avant l’arrivée de la course ou avant le jour du vote, les coureurs cyclistes et les prétendants tentent d’apparaître sous leur « meilleur jour » en évitant soigneusement de montrer leurs vrais visages. Il s’agit de vaincre. De vaincre à tous prix, quitte à écraser par tous les moyens son concurrent.
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Pour le cycliste, c’est le moment de concocter des alliances au sein du peloton, pour se donner tous les moyens de monter seul sur la plus haute marche du podium ; d’accéder à la gloire, aux vivats de la foule, des spectateurs et surtout d’engranger le pactole. Pour les hommes politiques, c’est également le moment des tractations, des alliances salaces. Ceux qui hier étaient des ennemis jurés, deviennent des alliés en fonction du nombre de siéges pouvant être négociés sur la liste. Ils entrent également dans une sorte de séduction très intense envers l’électeur. Il s’agit de les amener, de les convaincre à aller s’enfermer juste quelques petites secondes dans l’isoloir. Et qu’autant que faire se peut, qu’il vote, qu’il accomplisse son devoir de citoyen et surtout qu’il ne s’abstienne pas ! Lors de cette dernière ligne droite, l’électeur sera très courtisé et lorsque le résultat sera connu que le vainqueur aura recueilli tous les lauriers, l’électeur sera méprisé. L’élu reniera ses engagements, et ses promesses.
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Pour que les jeux du cirque puisent se dérouler sereinement, l’entrée en scène des partenaires est devenue incontournable. Tout d’abord, les médias sont chargés de battre le rappel à grands renforts d’interviews, de portraits (sportifs, candidats). Les organismes de sondage ont pour mission de faire monter l’adrénaline des fans. Dans la commune où passeraient les coureurs et les candidats, les bénévoles, les militants ont en charge de drainer le maximum de spectateurs pour le passage du peloton et d’électeurs aux différents meetings. Pendant ce temps les instituts de sondage s’en mettent plein les poches. Ce cirque est chargé de divertir, d’amuser le spectateur et l’électeur pour mieux l’endormir. Les sondeurs et la presse sont les grands gagnants de cette mise en scène électorale.
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Ils auront d’un côté, suscité l’envie des téléspectateurs et spectateurs, d’acheter leurs journaux et de l’autre ils auront investi pour l’avenir car les grands bénéficiaires des élections, ce sont eux. Quels que soient les candidats, ils leur doivent beaucoup et on peut faire confiance à l’heureux élu, ce ne sera pas un ingrat. Il aura la reconnaissance du ventre. La caravane du tour passe, le peloton défile, les spectateurs et téléspectateurs sont gavés de sondages arrangés et d’articles mensongers.
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Ils consommeront sans se poser de questions. La caravane électorale passe, l’élection a accouché d’un maire qui rapidement musellera ses alliés politiques et ceux arrivés entre deux tours, oui ceux qui ont vendus leur âme pour un siège, une délégation. Il n’écoutera plus les électeurs et les électrices, maintenant il est Maire. Cette situation dure et perdure depuis la nuit des temps. Les scandales au dopage sont récurrents. Les scandales politiques tout autant. Mais parait-il, les promesses rendent les fous joyeux. Les feux d’artifices, les flonflons sont éphémère,
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Alors ayons juste une lueur de lucidité pour inverser les rapports de force et prendre en mains notre destinée.

Ségurano

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