AMEN

Je crois en Dieu mais pas aux hommes qui parlent au nom de Dieu. Je ne suis pas un bon chrétien, mais, me voila debout, au fond de la petite église de Notre Dame de Bon Voyage, à Nice pour le mariage de Bruno, mon neveu.

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La chapelle est bondée et les tenues sont très chics. Une jeune fille à la robe fendue sur le coté lit des paroles d’un apôtre; notamment « la chair s’oppose à l’esprit ». Pour le moins risible, mais …chut !…

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Oncles cravatés, tantes chapeautées, neveux papillonnés et nièces enrubannées, vrais et faux amis, collègues du bureau et de l’usine, voisins et voisines, tous en rangs serrés sont venus pour assister à la bénédiction de ce nouveau couple dont on ne peut douter de l’authenticité de leur amour.

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Entre les cérémonies officielles et le folklore ecclésiastique, je n’arrive pas à adhérer à ces manifestations pompeuses. Qui, dans ce lieu « saint », écoute réellement le sermon du curé diffusé par une sono monophonique et paraplégique ? Les fidèles suivent unanimes, les ordres de se lever et de s’asseoir. Et puis vint la sempiternelle quête, pour le remplacement des tuiles du clocher….

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La fumée de l’encens s élève dans des contorsions artistiques et va jaunir le plafond magnifiquement décoré par je ne sais qui. Ce sera certainement dans quelques temps l’objet d’une autre quête…

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Les chants grégoriens enflent grâce l’architecture des lieux, et l’émotion fait son œuvre. Des mouchoirs sortent par ci et par la pendant que la clochette dorée du prêtre rythme le cirque eucharistique… Les bigots excuseraient tous les massacres et toutes les dérives passées… C’est une démonstration éclatante, d’un système manipulatoire.

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Que ce soit dans ses manifestations ludiques ou vaguement spirituelles, l’humanité en bandes m’effraie.
La poussière, nullement divine, recouvrira bientôt l’ensemble de ces balivernes d’apparat.

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Amen