La folie Rachida Dati
En Chine et au Maroc, puis ce jeudi à la Une de Match, la ministre de la Justice est là où on ne l’attend pas. Après avoir mis le feu dans les tribunaux, la petite préférée de Nicolas Sarkozy pourrait être nommée ministre de l’Intérieur
Rachida par ci, Rachida par là… La Garde des sceaux ministre de la Justice est au four et au moulin, poussant les réformes à la hussarde, multipliant les interviews façon people - ce jeudi, dans Paris Match, elle pose dans les salons de l’hôtel Park Hyatt en robe rose et bottes lustrées à talons aiguilles, sans répondre à de trop désagréables questions - et les apparitions là où on ne l’attend pas. Habillée par les grands couturiers, telle une First Lady, elle se montre dans les soirées mondaines, telle cette fête organisée par LVMH, dont les photos se retrouvent à la Une des magazines people.
Elle ne quitte plus Nicolas Sarkozy d’un pouce, lui qui avec son ex-femme Cécilia l’a promue dans le cercle de ses collaborateurs les plus proches. Elle est sur ses traces en Chine, au Maroc, où elle se retrouve la seule ministre française, aux côtés du président, invitée à la table royale, et partout ailleurs. Elle est de tous les déplacements, faisant sourire une correspondante de la presse étrangère à Paris, habituée des voyages présidentiels de Chirac : « Je n’avais auparavant jamais vu de ministre de la Justice dans les déplacements officiels ». La rupture, encore une fois.
Mais à se rapprocher du soleil, on se brûle les ailes. Réputée autoritaire, elle fait s’enfuir quelques semaines après sa nomination, comme une volée de moineaux, plus d’une demi-douzaines de collaborateurs de son cabinet, excédé par ses sautes d’humeur, disent-ils. Les enquêtes journalistiques se multiplient sur le parcours fulgurant de cette fille de maçon marocain, née à Chalons-sur-Saône. Des histoires de CV gonflés reviennent aux oreilles des journalistes et sont publiées. La rumeur d’un livre assassin déjà titré La tricheuse empoisonne l’air de la place Vendôme, mais habilement conseillée, Rachida Dati dégaine la première avec un livre d’entretiens, publié en novembre chez Grasset, parvenant à déminer les embûches. La réforme de la carte judiciaire, effectuée à la hache auprès des magistrats et des avocats, ne passe pas et avive une contestation peu commune dans ces corps très policés.
Comme le subodorait déjà Bakchich le 16 novembre dernier, l’idée de sortir Rachida Dati de la Justice par le haut et la nommer dans un autre ministère prend corps. Interrogée jeudi matin sur France-Inter, elle a simplement déclaré : « Je suis à la Chancellerie et très heureuse d’y être, j’adore ce ministère, je n’ai pas terminé les réformes ». Pas vraiment un démenti formel. Pour mieux préparer le terrain ? L’Elysée planche en effet sur un remaniement, transférant Dati au ministère de l’Intérieur, où Michèle-Alliot-Marie, cantonnée aux chiens dangereux et aux fêtes foraines et risque d’être éclaboussée par l’affaire Clearstream, serait alors licenciée du gouvernement. Place Vendôme, Sarkozy pourrait, dit-on, nommer un ministre d’ouverture.
Un socialiste fait des pieds et des mains, à son habitude : Jack Lang.
Lors du grand raout de Sarkozy à La Défense, la semaine dernière, Rachida était là, en petit blouson rose, devant les flics et les gendarmes. Un signe ?
Lors du grand raout de Sarkozy à La Défense, la semaine dernière, Rachida était là, en petit blouson rose, devant les flics et les gendarmes. Un signe ?
Laurent Léger
Pour relire quelques jolis et récents papiers de Bakchich sur Rachida Dati :
- L’Elysée planche sur l’éventuel départ de MAM.
- Les aventures de Rachida Dati à Pékin.
- SOS-Rachida sur RMC.
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