JE N’AIME PAS NOEL...

Très honnêtement le fait qu'on essaie de me plonger dans la féerie de Noël me fatigue un peu.

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Je me débats tous les ans entre rires et larmes. Je fais tout pour assurer, donner le change, tout en ne refusant aucune place aux pensées mélancoliques, difficiles. Il ne faut pas leur refuser le droit d'exister, sinon elles reviennent vous exploser en pleine figure à la moindre occasion.

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Depuis la Toussaint, les supermarchés, les boutiques, la radio et la télévision cherchent à m'introduire dans le creux de l'oreille et dans le blanc des yeux, le son des clochettes, du gentil papa noël, de la dinde aux marrons et de la sempiternelle bûche glacée.

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Avant j'aimais emballer les cadeaux. Maintenant le scotch me colle aux doigts et mes paquets sont mal foutus. Je me rendre compte que Noël c'est tout de suite. Grand stress général, la course au truc qui fera plaisir sans grever le budget de la maisonnée plus que nécessaire, la gestion du repas multiculturel où il faudra soigner les goûts et les susceptibilités de chacun...

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Et puis il y aura le moment où je poserai un œil sur ma femme, je l'aiderai à découvrir son cadeau. Et puis je me rendrai compte que mes parents ne sont plus là, que les siens non plus, comme pour nos Noëls d'enfants. Je penserais aussi que dans les chauds lambris du palais Elyséen ou d’ailleurs, caviar, champagne, et les mets les plus chers recouvriront la table de ceux qui nous gouvernent. Ils dîneront sans penser, ou feront semblant.

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Je penserai surtout à ces milliers de gosses éparpillés aux quatre coins du monde qui crèvent de faim et qui meurent sous des bombes. Je penserai a ces SDF, fabriqués de toutes pièces par notre société moralisatrice, qui, pour repas de réveillon auront peut être une soupe chaude.

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C'est à ces moments-là, juste après la bûche avalée tout le monde couché, que je vais me souvenir que j'aime pas Noël. Même pas un peu...

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Ségurano © Radioscopies ®