Questions réponses sur les élections municipales et cantonales. 1. Ces scrutins ont-ils valeur de test national ?
Premiers scrutins nationaux organisés depuis l'élection de Nicolas Sarkozy, les municipales et les cantonales permettront de mesurer l'état de l'opinion à l'égard de sa politique de "rupture". Le test se focalisera sur les résultats des grandes villes. Mais les enjeux purement locaux pèseront aussi sur le choix des électeurs.
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2. Peuvent-ils avoir un impact sur la politique du gouvernement ?
Bien que Nicolas Sarkozy ait toujours martelé qu'il tiendra toutes les promesses de sa campagne, une défaite de l'UMP pourrait amener à des inflexions, notamment sur les questions sociales et celles du pouvoir d'achat. D'autant que les membres du gouvernement sont fortement impliqués dans les municipales.
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3. Quels sont les enjeux locaux des municipales ?
Dans les 36.782 communes françaises, il s'agit d'abord de choisir l'équipe qui conduira pour six ans, les affaires de la cité sur la base d'un projet municipal. Les résultats dans les communes détermineront aussi la composition des intercommunalités, dont le rôle, notamment dans les grandes agglomérations est devenu considérable.
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4. Quels sont les enjeux des cantonales ?
Depuis les cantonales de 2004, c'est la gauche qui préside le plus grand nombre de conseils généraux. Une suprématie que l'UMP entend bien remettre en cause. Car, du fait des lois de décentralisation, les départements ont acquis un pouvoir considérable, notamment en matière d'investissement public.
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5. Les municipales, laboratoire de l'ouverture pour l'UMP ?
En 2001, la droite avait pris à la gauche une quarantaine de villes de plus de 30.000 habitants. Pour en conquérir de nouvelles, et reprendre les 18 perdues en 2001, notamment Paris et Lyon, l'UMP veut traduire au niveau local "l'ouverture" réalisée par Nicolas Sarkozy au gouvernement en fédérant sur ses listes des candidats de la gauche et du centre.
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6. Le PS peut-il rebondir à l'occasion de ces scrutins ?
Le PS dispose de plusieurs atouts. Les scrutins intermédiaires sont souvent difficiles pour le pouvoir en place et la sociologie des grandes villes favorise plutôt la gauche. Un succès effacerait pour partie ses échecs électoraux de 2007. Mais il ne règlerait pas pour autant les questions d'orientation et de leadership du parti.
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7. Le PCF va-t-il encore poursuivre son déclin ?
Le PCF ne dirige plus aujourd'hui que deux départements en région parisienne et un nombre limité de grandes villes. Son objectif sera de les conserver. Mais outre son déclin électoral, il devra faire face aux appétits grandissants d'un PS qui pourrait lui disputer plusieurs localités "historiques" de la couronne parisienne.
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8. Le Centre et particulièrement le Modem peuvent-ils s'affirmer ?
Les municipales s'annoncent "délicates" pour le Mouvement démocrate (Modem), de l'aveu même de François Bayrou qui sera candidat à Pau. Il doit concilier les aspirations au changement des nouveaux adhérents et le souci des UDF "historiques" de ne pas se couper de l'électorat de centre-droit.Le Nouveau Centre cherche pour sa part à se faire une place sur des listes d'union avec l'UMP, comme à Paris où il n'a obtenu aucune tête de liste.
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9. Les municipales, scrutin porteur pour les Verts ?
Bien implantés dans les municipalités avec 3.000 élus, les Verts espèrent voir leur représentation renforcée. Ils misent sur un mode de scrutin favorable (puisqu'en partie proportionnel) et surtout sur la place prise par le thème du "développement durable" dans la campagne après le Grenelle de l'environnement.
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10. Un scrutin de trop pour le FN ?
En pleine crise financière, après l'échec de Jean-Marie Le Pen à la présidentielle et sa déroute aux législatives, le FN ne veut pas prendre le risque de soutenir les listes qui ne sont pas sûres d'obtenir le remboursement de leurs frais de campagne, c'est-à-dire de dépasser 5%. Son scrutin phare sera celui d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), où se présente Marine Le Pen
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Source: Le NouvelObs