lundi 24 mars 2008

LES OISEAUX

Sur la branche du cerisier à gauche du jardin, j'ai suspendu une boite de fer blanc qui contenait des biscuits secs. Les mêmes que je mangeais autrefois, accompagnés de vin mousseux, le dimanche chez ma tante Angèle. Accrochée avec de la ficelle au quatre coins, le vent la balance lentement ... Le fond est rempli des grains de riz, de millet, d’orge et de mie de pain...

A l'heure où les postes de télévision s'allument, l'arbre se garnit d'oiseaux. Certains ont des couleurs un peu fades avec des tons de vert et de bleu. Ils plongent tous au fond de la boite qui oscille au risque de chavirer. Parfois, craintifs, ils relèvent la tête pour surveiller je ne sais quoi. Ma présence, à quelques pas, ne les dérange guère ... Et puis d’autres oiseaux viennent.

Ils ont la poitrine et la tête d'un rouge éclatant, lumineux. Leurs ailes finement rayées semblent avoir été peintes avec le pinceau d’un artiste. Leurs joues sont maquillées d'un noir velouté. Certains portent un gilet blanc et bleu, d’autres, quelques uns sont jaunes comme des canaris.... Je ne sais lequel d'entre eux donne un signal, mais dans un froissement d'ailes multiples, tous s’envolent en une unique gerbe. Sur le gazon, sous la boite de fer blanc, des tourterelles roucoulent, hochant la tête et la queue. Elles picorent les petites graines qui sont tombés. Leur jabot est bleu et mordoré. Elles vont par deux ou par quatre et on les entends jouer de leurs flûtes haletantes et plaintives.
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Chaque soir, autour de la boite en fer blanc, un bouquet d'anémones se pose, se regroupe, puis s'envole avec un bruit de soie ... Puis d'un seul coup, cachés dans les branches, les oiseaux deviennent muets ...
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Ségurano

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